Nous sommes le 4 novembre 1982, il est 20h00, les camerounais sont devant leur poste de radio, pour écouter les informations du jour fait inhabituel : c'est l'hymne national qui ouvre le journal. La surprise et l'inquiétude gagnent les auditeurs. C'est le Président de la République, son excellence Ahmadou Ahidjo qui ouvre le journal avec sa voix tonitruante, il annonce sans détour aux camerounais qu'il a décidé de démissionner de ses fonctions de Président de la République et que cette décision prendra effet dans deux jours, c'est à dire le 6 novembre 1982 à 10h00. Un séisme d'une magnitude indétectable vient de s'abattre sur le Cameroun, soudain le coeur du pays s'arrête de battre en quelques secondes, le pays est gagné par l'incertitude et le doute quant au sort du pays, le doute quand à la volonté réelle de démission du Président, tant depuis l'indépendance il règne de façon autoritaire et sans partage sur la pays. Comme annoncée, la cérémonie de passation des pouvoirs à lieu sans encombre, le 6 novembre 1982 Paul Biya est dorénavant le successeur constitutionnel et le nouveau Président du Cameroun, le monde entier est en admiration devant cette alternance paisible cependant : un problème demeure l'ex Président Ahidjo est toujours Président du tout puissant parti unique L'UNC, il n'a démissionné que de la Présidence de la République le bicéphalisme de fait se pose d'ores et déjà et les difficultés dans le protocole ne font que commencer. Doit-on place le Président du parti au dessus du Président de la République ? Au-delà des apparences symboliques cette situation provoquera une violente crise entre Ahmadou Ahidjo et Paul Biya, celle-ci mettra en péril les institutions nationales. Abonnez-vous à la chaîne Africa Shows pour être informé chaque semaine de nos nouveautés : théatres, séries, films, musique et spectacles !